Enfant, j'étais traumatisée par l'idée de la mort. Ca a commencé vers 8/9 ans et ça se manifestait à n'importe quel moment de la journée. Je regardais autour de moi, et une angoisse m'envahissait : lorsque je serais morte, je ne pourrais plus voir tout ce qui m'entoure...souvent je me mettais à pleurer et appelait maman. Ma pauvre maman! Elle devait avoir le coeur déchiré de se retrouver si impuissante face à mes pleurs, je m'imagine à sa place lorsque la 'tite béboute sera assez grande pour connaître ces angoisses ( non,non, non, il ne faut pas que ça arrive....)...je ne sais pas si tous les enfants doivent passer par là (pourvu que non!).
Avec l'adolescence, ces angoisses ont disparu : je suppose que l'on vit beaucoup plus dans le présent lorsque l'on est ado, on ne s'attarde pas trop sur le temps qui passe.
Mais, avec la naissance de Louise, elles sont de retour, sous une forme un peu différente...Oui, la conscience de la mort fait partie des choses qui arriveront après l'accouchement et dont on ne nous parle pas durant la grossesse ( oui, on cache beaucoup de choses aux futures mamans!).
D'abord, j'ai peur que le temps passe trop vite et de ne pas pouvoir profiter de la vie avec ma fille : toute idée de la quitter un jour, une semaine, me semble être du temps perdu qui sera irrécupérable. Cette conscience de la mort me fait réaliser qu'il arrivera un jour où je ne pourrai plus la serrer dans mes bras et, cette idée, m'est pour le moment ( voire pour toujours), insupportable...Heureusement qu'actuellement, je bosse à la maison...la quitter pour aller travailler à l'extérieur sera franchement difficile.
Ensuite, comme toute maman, j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose. J'ai de la chance, à ce jour, elle n'a jamais été malade. La maternité me rend beaucoup trop sensible...est-ce que je parviendrais à gérer si jamais elle a une maladie importante ( entendez-moi bien, je ne parle pas d'un petit rhume...) ? Parce que l'intérêt d'avoir une maman, c'est de se sentir rassurée et en sécurité...J'espère ne pas être une de ces mères dont les angoisses transparaissent sur les enfants...c'est pas gagné!