Pour cette troisième participation aux vendredis intellos ( déjà la sixième édition !), je devais vous parler de la position de Marcel sur l'allaitement ( Marcel commence à me décevoir...Je vous en dirais plus en temps voulu ), mais, Madame la fnac n'avait plus son ouvrage sur le sujet en stock... Ce sera donc, pour plus tard !
Heureusement, j'avais un sujet de rechange !
Depuis la naissance la Béboute, on se promet, avec l'Homme, de ne pas se disputer devant elle...Ce qui n'est pas très évident. D'après la grande ( voire la totalité ? ) majorité des auteurs la dispute dans un couple est saine.
Mais, qu'en est-il de la dispute devant les enfants ?
Je pensais ne avoir mal vécu les disputes de mes parents qui se déroulaient sous mes yeux. Mais, en y réflèchissant bien, ce n'était pas les disputes qui me gênaient. Les regards durs et les rapports glaciaux qui présageaint la dispute, mais, qui duraient bien plus longtemps qu'elle, m'étaient bien plus difficile à supporter.
Finalement, la dispute ne faisait qu'annoncer un joli moment de réconciliation, qui me rendait heureuse par dessus tout.
J'ai donc effectué une petite recherche et, j'ai trouvé cet ouvrage, qui est, d'après google, réputé en matière de psychologie de l'enfant.
Je n'ai fait que feuilleter la partie qui concerne le sujet du jour, mais, je promet d'en lire plus, et, pourquoi pas, de le réutiliser pour un futur sujet dans le cadre des VI.
En ce qui concerne les disputes parentales devant les enfants, j'ai trouvé l'auteur tout à fait juste :
" Les tout petits s'inquiètent lorsque leurs parents se disputent devant eux.
Cela signifie que mari et femme doivent régler leurs différents quand ils sont seuls ? Les parents doivent-ils épargner à leurs enfants la souffrance de les voirs se disputer ?
Il n'y a parfois pas meilleur juge que les enfants pour savoir ce qui est bon pour eux. Forte de cette certitude j'ai donc demandé son avis à une petite fille de cinq ans. Il se trouvait que ses parents s'étaient envoyé des pics toute la journée et que par conséquent, le problème était présent dans son esprit.
Elle a pris ma question très au sérieux, a réfléchi et m'a dit avec une conviction profonde : " C'est mieux quand ils se disputent devant moi. Du coup, j'ai moins peur parce qu'on peut en parler".
Sa réponse montre à quel point elle croit au pouvoir de la parole. Elle assimile parole et réconfort. Mais quand ses parents s'emportent, Lydia est soulagée qu'ils lui expliquent ensuite pourquoi ils se sont disputés et qu'ils lui disent qu'ils se sont réconciliés.
Les enfants plus jeunes vont-ils réagir comme Lydia ?
Ils ne sauront peut-être pas l'exprimer aussi bien qu'elle, mais ils seront sans doute de son avis.
Les tout petits sont très sensibles aux silences glacés, aux tons sarcastiques et aux tensions inexprimées. Ils sentent que quelque chose ne va pas, mais ils ne savent pas ce que c'est. Ils peuvent même devenir irritables et accaparer leurs parents lorsque ces derniers se disputent et qu'ils essaient de le cacher. L'enfant extériorise la tension qu'il ressent mais qu'il ne comprend pas.
Lorsque les désaccords conjugaux ne dégénèrent pas, ils sont très constructifs pour les tout-petits. Ils leur apprenent à se familiariser avec la dispute et la réconciliation telles qu'elles sont vécues par les deux adultes qui comptent le plus dans leur vie. Cette expérience leur permet aussi de mettre en perspéctive les moments où ils sont eux-mêmes en colère contre leurs parents et se réconcilient ensuite.
Il y a cependant des disputes conjuguales d'une telle violence que la confiance des tout-petits en ressort gravement ébranlée. Ce genre de disputes terrifie les enfants. Ils n'ont pas seulement peur que leurs parents ne s'aiment plus, ils les voient aussi sous leur pire jour - en proie à la colère, indifférents et indisponibles à leurs besoins. L'image d'un parent qui hurle et qui n'est plus maître de lui ravive les craintes les plus profondes de l'enfant : celle d'être abandonné et de ne plus être aimé. Pour bon nombre d'adultes, les violentes disputes de leurs parents font partie des souvenirs les plus terrifiants de leur enfance.
L'existence même de l'enfant demande que les parents s'engagent à règler leurs différents de façon constructive plutôt que destructive. Les disputes radicales remettent en question, par leur nature même, cet engagement. Une éducation mûrement réfléchie implique que les parents aient conscience des conséquences de leurs actes et qu'au nom de l'enfant, ils fassent un effort pour atténuer la violence de leurs émotions.
Lorsque cet effort échoue, comme c'est parfois le cas, il est bon que les parents réfléchissent aux répercussions de leur dispute.
Reconnaître la peur de l'enfant, le réconforter, lui faire des excuses, se faire un gros câlin et essayer de faire mieux la prochaine fois sont autant d'étapes qui vont permettre de limiter les dégâts d'un épisode que l'on souhaiterait, mais qu'on ne peut effacer".
En résumé : la dispute devant l'enfant n'est pas néfaste si elle est contenue et non violente. Comme toujours, le dialogue, l'explication sont primordiaux dans ces cas-là.
J'ai bien aimé cet auteur, je crois que je vais aller me pencher d'un peu plus près sur sa bibliographie.
En attendant, j'attends vos commentaires : comment gérez-vous ce genre de situation ? Connaissiez-vous Alicia F. Lieberman ?